En juin 2015, Facebook annonçait l’ouverture d’un centre de recherche européen en intelligence artificielle, à Paris. Que fait Facebook à Paris ? Pourquoi le réseau social s’intéresse-t-il à l’intelligence artificielle ? Qui sont les chercheurs à l’oeuvre et que cherchent-ils ? Pour tenter d’y voir plus clair, je me suis rendu dans le laboratoire parisien de l’entreprise californienne.
Passé devant les innombrables motivational posters et les salles de réunion aux noms improbables, sous des plafonds volontairement inachevés, je rencontre les fairies : les “fées” qui travaillent chaque jour sur les problèmes fondamentaux de l’intelligence artificielle pour Facebook.
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Paris, “la plus grande concentration de talents en Europe” ?
C’est grâce à la culture mathématique et informatique française ainsi qu’au tissu que forment start-ups, développeurs et instituts publics - l’INRIA est partenaire du laboratoire - que les chercheurs de l’Hexagone ont les faveurs de Facebook. Selon Antoine Bordes, beaucoup de chercheurs français sont également présents au sein des équipes américaines de l’entreprise.
Pour Facebook comme pour les autres géants tech de la Silicon Valley, il est important d’investir l’Europe pour “ne pas se couper de toute une partie de la communauté de recherche”, “attirer les meilleurs talents et collaborer avec les meilleurs chercheurs”. A FAIR, ils étaient six à l’ouverture du laboratoire. Aujourd’hui, ils sont une vingtaine à travailler dans ces locaux, dont trois femmes. Tous ont suivi des formations d’excellence, en France ou à l’étranger. La plupart ont fait une thèse en intelligence artificielle ou en data mining, avant, souvent, de faire un séjour post-doctoral. Ce sera peut-être le cas de Zeghidour, actuellement doctorant à FAIR en co-tutelle avec l’ENS.
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Des projets de recherche fondamentale
Ici, on ne s’occupe que de recherche fondamentale. Hervé Jégou travaille sur la perception des images : “comment déterminer ce qu’il y a dans les images, comment trouver des images similaires, comment comprendre les images”. Antoine Bordes se consacre quant à lui à la compréhension du texte et du langage par les machines, et plus particulièrement aux systèmes de question/réponse et de dialogue. D’autres chercheurs s’intéressent à des aspects différents du traitement du langage, tels que la reconnaissance de la parole ou la traduction automatique de texte.
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Préparer les services de demain
L’aspect fondamental de la recherche qui s’effectue à Paris n’empêche pas les équipes de communiquer leurs avancées afin de proposer de nouveaux produits, qui sont quant à eux développés à Menlo Park par l’équipe “AML” (“applied machine learning”) ; ou d’améliorer les services existants.
Automatic Alternative Text from Facebook on Vimeo.
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Des conditions de travail idéales
C’est cette même raison qui fait sans doute que les chercheurs disposent chez Facebook d’un cadre de travail confortable. Ils bénéficient notamment de ressources de calcul significatives, faciles à exploiter et qui permettent des expérimentations. Surtout, les chercheurs mettent tous en avant l’émulation intellectuelle entre des chercheurs de haut niveau. Antoine Bordes et Hervé Jégou ne s’en cachent d’ailleurs pas : ils travaillent dans le laboratoire de rêve.
De quoi faire rêver d’intelligence artificielle ?
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