RFI se mobilise pour Haïti. Chaque jour une émission spéciale "ensemble avec Haïti" ouvre son micro aux organisations gouvernementales et non-gouvernementales qui opèrent sur le terrain en Haïti ainsi qu’à la diaspora haïtienne, où qu’elle soit dans le monde, pour assister les populations touchées par le séisme.
- Si vous êtes en Haïti, vous pouvez participer à cette émission en témoignant de la situation là où vous vous trouvez. Adressez vos messages à haiti@rfi.fr en précisant éventuellement si on peut vous joindre via Skype. L'adresse Skype de RFI pour cette opération, c'est RFI Haiti.
- Si vous proposez une aide, que vous soyez une ONG ou un particulier, vous pouvez également entrer en contact avec l'équipe de l'émission en écrivant à haiti@rfi.fr.
- Vous pouvez également adresser vos messages dans les commentaires de ce billet.
Cette émission, présentée par Jacques Allix et Eric Amiens (en français et en créole), est diffusée dans l'ensemble du pays grâce aux relais FM de RFI.
- Port-au-Prince : 89.3 FM
- Cap-Haitien : 105.5 FM
- Gonaïves : 90.5 FM
- Jacmel : 96.9 FM
- Jérémie : 92.7 FM
- Les Cayes : 106.9 FM
L'émission est également écoutable en Haïti par satellite sur Galaxy 19 et Hispasat C.
L'Atelier des médias est à la recherche d'information concernant le sort de quelque 200 membres qui vivent en Haïti. Si vous êtes l'un d'entre eux, faites-nous savoir comment vous allez.
[Photo: United Nations Photo via Flickr]
Commentaires
Parallèlement, je suis toujours sans nouvelles d'une des membres de ma famille qui était étudiante à la faculté de Port-au-Prince en option psychologie et service social. Les informations nationales ont relayé qu'aucune personne de nationalité marocaine n'est décédée ou portée disparue, mais la question reste si la concernée a obtenu la nationalité haïtienne durant ses six année de résidence là-bas. Son adresse électronique n'a plus été activée depuis plusieurs années, et la dernières fois où elle a été au Maroc remonte à il y a quatre ans, elle avais deux enfants et travaillais dans l’humanitaire. Je suis très confuse et je ne sais pas comment je pourrais recueillir des informations quelconques car, ici, aucun numéro n'est mis à la disposition de citoyens voulant se renseigner ou demander après des proches.
Que Dieu assiste le peuple haïtien.
Peut-être faudra-t-il demander à tous les membres de l'Atelier des médias de voir, par l'entremise de Philippe Couve de voir ce qui peut être fait pour soutenir nos confrères qui sont là-bas afin qu'ils puissent reprendre le travail, même avec un minimum? Qu'en pensez-vous, les amis?
Merci à tous celles et ceux qui n'ont pas cessé de m'appeler pour prendre de mes nouvelles. Je suis vivant. Au moment du séisme à Port-au-Prince (le mardi 12 janvier 2010, à 16h50 locales), je me dirigeais vers ma maison. J'ai senti la chaussée trembler sous mes pieds, alors que je voyais l'immeuble de la Citibank s'écrouler à quelques pas de là.
La minute de frayeur passée, je me suis dirigé rapidement vers ma maison, passant devant des scènes dignes de films d'épouvante: des survivants hébétés, couverts de poussière, se demandant ce qui leur arrivait. Des cadavres, des gens prisonniers sous des tonnes de béton demandant de l'aide, des cris, des pleurs, des gens à genoux implorant le pardon du ciel (le peuple haitien est très croyant).
Arrivé devant ma barrière, j'aperçus ma soeur ainée, hébétée, blessée, couverte de poussière, car sortie des décombres de la maison. Elle lançait de signes de désespoir en ma direction: « Il reste cinq personnes dans la maison. Il faut vite les sauver ». Avec quelques voisins, j'organisai les secours. D'abord extraire ma mère, alitée, des décombres de sa chambre, au premier étage, devenue rez-de-chaussée. Puis mes deux cousines et leur amie qui étaient en train de regarder la télévision au rez-de-chaussée devenue sous-sol.
Deux d'entre elles ont été extraites vivantes. Pour la troisième (l'une de mes cousines), tuée sur le coup, il a fallu attendre deux jours plus tard, pour extraire son cadavre, en état de décomposition. Puis ce fut le tour du cadavre de ma tante (la mère de mes deux cousines), dimanche, soit cinq jours après les évenements.
A Port-au-Prince, la vie courante commence à reprendre petit à petit. Le commerce informel se limitant toutefois à la vente des produits de première nécessité. L'aide internationale promise tarde à se matérialiser, selon les attentes de la population sinistrée.
Deux choses pour revenir aux medias:
1) Je suis complètement sinistré: pas de maison, pas de boulot. L'immeuble du quotidien Le Nouvelliste, qui abrite le magazine Ticket pour lequel je travaille a été touché. Il ne s'est pas effondré, mais on compte des fissures sur la facade. Des évaluations sont nécessaires avant toute reprise du travail. Et l'on ne sait même pas si il y aura reprise.
2) Malgré mes moyens faibles, voire inexistants (j'ai perdu mes outils de travail: caméra, enregistreur, ordinateur...), je compte plus que jamais continuer mon travail. Notamment faire un état des lieux des médias de la capitale. Ceux qui sont complètement détruits, ceux qui sont gravement atteints mais qui travaillent encore. Je suis disponible sur mon portable au numéro: (509) 3461-9191. Merci de votre support.