Ce mercredi 12 octobre 2011, l'atelier s'est délocalisé à Éghezée en Belgique pour participer à la Masterclass (#mc12) de Damien Van Achter.
Il s'agissait de réunir pendant quatre jours des étudiants en journalisme de l'IHECS et de les familiariser au métier en leur permettant de rencontrer des professionnels. L'équipe de l'atelier a contribué à ce projet éducatif en allant enregistrer sur place une émission consacrée au BD reportage avec deux auteurs invités.
Guy Delisle par Simon Decreuze
Nous vous remercions pour vos nombreuses questions à nos invités Guy Delisle (ci-dessus) et Mathieu Sapin (ci-dessous), qu'on retrouve dans les premiers commentaires de ce billet..
Mathieu Sapin par Simon
Raconter en image des événements, des lieux, des histoires passées, des faits d'actualité, c'est ce que font de plus en plus d'auteurs de Bande Dessinée. Le "BD journalisme" est né aux États-Unis, ses grands noms outre-atlantique sont Robert Crumb, Art Spiegelman ou Joe Sacco.
Depuis quelques années, il se développe dans l'univers francophone avec des auteurs de grand talent. Ils publient leurs œuvres dans des journaux comme Charlie Hebdo et XXI ou sous forme d'albums comme nos deux invités cette semaine.
Guy Delisle est, pour beaucoup, un modèle et une référence. Il s'est fait connaître grâce à deux albums très réussis publiés par l'Association Shenzhen et Pyongyang. Il s'apprête à publier Chroniques de Jérusalem (couverture ci-dessus) aux éditions Delcourt. (son blog)
Mathieu Sapin vient de publier Journal d'un journal également chez Delcourt. Il y raconte la vie quotidienne au journal Libération. (son blog) Il est également l'auteur du récit graphique du tournage de Gainbourg, vie héroïque par Joann Sfar.
Comme promis, une page manuscrite du carnet de Mathieu Sapin
Guy Delisle face aux élèves de Damien
L'endroit où Damien Van Achter fait sa Masterclass
Pour voir d'autres images de la Masterclass c'est sur notre Page Facebook
Allez aussi jeter un oeil à ce Storify signé Stephen de Try et Pauline Vovert et ce storify signé Mathias Ruttens et Rémi Van Damme
Mise à jour du 13-10-2011: changement du titre pour republier avec le son et les questions en commentaire + adaptation du papier pour la longue durée + ajout du son le 14-10-2011
Commentaires
@Guy Delisle. Le dessin de presse / caricature retrouve sa place dans la 13ème rue de Rangoon, après des années de censure. http://www.irrawaddy.org/article.php?art_id=22443
C'est un petit peu toléré, à petite échelle. Mais le dessinateur dort chez lui, et plus en prison. On n'en est pas encore à votre situation : un dessinateur vit de son talent, son humour est partagé par un large public.
De son côté, Zarganar fraîchement libéré, annonce qu'il lance pour la fête nationale (début janvier) un festival de films sur le thème de la liberté. A suivre.
Vous qui avez soutenu des talents là-bas, comment soutenir les artistes en ce tout début d'ouverture ?
NB Au plaisir de lire Jerusalem très très bientôt.
La vraie image de la newsroom de Damien Van Achter
Que disent les regles des jeux de la BD : Faut il un style propre à chaque bedeiste pour s'identifier ....
Bonjour,
Autres questions
1- Comment situer vos idées et celles des autres ?
2- D’où viennent nos idées ?
3- Comment positionner votre propre discours ?
MSD/nktt/mr Merci et au revoir.
Deux questions:
-Le "BD Journalisme" peut-il être inscrit dans un journalisme "Explainer", un journalisme où on prend une certaine distance pour raconter un sujet? Une infographie Ludique.
- Peut-on utiliser le dessin pour une actualité sérieuse. Ne faut-il pas à un moment, tôt ou tard, sortir du caractère fictionnel induit par la BD pour s'ancrer (à nouveau) dans la réalité? Exemple avec le film "Valse avec Bachir" le réalisateur a dû mettre des vraies images dans son film qui était pourtant un cartoon.
Je suis très flatté de l'idée. Une telle expérience est en gestation pour la première fois en RDC avec le projet "Journal de Caricatures, le canard déchaîné". Il s'agit de la publication d'un tri hebdo qui rend l'actualité par les dessin. Un projet de l'Association de dessinateurs de Presse/Rdc financé par FEI. Le projet commencera par un stage afin de permettre aux dessinateurs de s’imprégner des techniques du journalisme mais aussi des notions de caricature et de dessin.
Question: Est-il possible de rester neutre dans le rendu d'une actualité par le dessin? Selon votre expérience, est-il possible de promouvoir la paix dans un environnement où parfois la corruption, le manque de culture démocratique ou le détournement des biens publics poussent à la révolte? Comment promouvoir la démocratie, la bonne gouvernance et la paix à travers les dessins en périodes pré-électorale, électorale et post-électorale, et se démarquer des lignes éditoriales de nos rédactions qui nous encastrent dans des positions parfois figée? Comment arrivez-vous à manager votre temps et votre profession? La gestion financière est l'une des nos préoccupations majeures.
Merci de nous répondre. Car j'espère que vos réponses aideront nos travaux.
C'est une formule qui pourrait avoir du succès dans nos pays où la lecture n'est pas encore vraiment une occupation partagée et où la présentation de l'actualité en image faciliterait son assimilation.
Voici ma question: se considèrent-ils comme des journalistes qui dessinent ou comme des dessinateurs qui s'inspirent de l'actualité?